Le jardin

©Asmaa El Wadghiri

La pièce se déroule dans un jardin. Une famille s’y prépare à accueillir leur sœur Marie, qui est enceinte. Ce qui est spécial à propos de Marie, c’est qu’elle pense résolument être la vierge Marie. Parfois dans ce jardin en dehors du temps et de l’espace, pleuvent du ciel des créatures étranges s’apparentant à des poules mortes. Les personnages déconcertés par cette apparition doivent alors les enterrer, Marie les encourage à faire un rituel d’enterrement et à l’accompagner de blagues. 

Cette intrigue farfelue annonce la couleur de la pièce, qui se veut être entre le comique et le sacré, pour expérimenter jusqu’où peut mener cette union improbable.

En effet la pièce recompose des mythes supposément profanes et les remet au goût du jour en bricolant des anecdotes complètement décalées avec des personnages intenses, fougueux et en complète disharmonie.

Brûlant de dissonance et de contradictions, ces personnages incarnent le sens, son absence et sa quête. La parodie des mythes peut être interprétée comme une invitation à questionner ce que l’on considère comme sacré, à déconstruire ces vérités et à envisager la vie comme un enchaînement de circonstances aléatoires et souvent insensées. En poussant l’ironie à l’extrême, la pièce est une désacralisation du monde, une sorte de rire nerveux qui trahit les plaies profondes des personnages. 

Volonté du metteur en scène ou pas, à mon sens la pièce devenait parfois victime de sa propre richesse. L’on se perdait parfois dans toute l’abstraction des références et tout le symbolisme de l’univers. On peut lui faire un reproche d’inaccessibilité, ou y voir l’expression crue de cette absence de sens qui tourmente les personnages. Si l’on s’en tient à la première hypothèse, la pièce conforte la thèse d’un art contemporain élitiste qui se réjouit de son inaccessibilité, car plus c’est énigmatique, plus ce serait génial et original.

Création Collectif Greta Koetz
Mise en scène: Thomas Dubot
Écriture et jeu: Marie Alié, Sami Dubot, Thomas Dubot, Antoine Herbulot, Nicolas Payet, Léa Romagny.

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