Après une édition sur les « Afriques en débat » en février dernier, Cité Unie aborde dans ce numéro un sujet qui prédomine actuellement la vie d’un grand nombre de résident.e.s : la précarité.
Si celle-ci est souvent associée à l’insécurité financière, elle recouvre une réalité plus large qui se caractérise dans un sens plus général par une incertitude face à l’avenir. La crise sanitaire que nous traversons exacerbe davantage cette précarité qui bien souvent préexistait et l’a rendue visible aux yeux de tous et toutes.
Les formes que cette précarité peut prendre sont multiples. Il suffit de regarder autour de nous : les longues files d’attente devant les Restos du cœur à la maison internationale, les mercredis et jeudis, ou encore les distributions alimentaires et matérielles dans plusieurs maisons de la Cité font preuve d’une situation alarmante. Afin de mieux comprendre certains aspects de cette problématique, Clara Dannepond est allée à la rencontre de plusieurs résident.e.s qui ont recours à l’aide alimentaire et qui ont accepté de témoigner de leurs difficultés matérielles et psychologiques. Les innombrables cours dispensés en ligne ont également été des vecteurs de précarité comme le montre Annalisa Guzzardi. Tandis qu’Achille Jade s’est intéressé à la situation des employé.e.s de la Cité, ces « petites mains » invisibles dont le travail demeure essentiel au bon fonctionnement de notre campus.
La précarité prend aussi des formes moins visibles. Quid des résident.e.s en détresse psychologique et isolé.e.s dans un pays qui leur est étranger ? Quid de ces résident.e.s qui dépendent des autorités dans le renouvellement de leur visa et d’une décision parfois arbitraire ? Quid de toutes ces relations mises entre parenthèses par les restrictions drastiques aux frontières ? Quid de la situation fragile des chercheur.e.s qui courent de contrat en contrat ? Sur cette dernière question, Sarah De Bartolomei a interviewé plusieurs doctorant.e.s sur l’instabilité des carrières dans le monde très concurrentiel de la recherche. Par ailleurs, un phénomène difficilement palpable et pourtant amené à se renforcer de manière inquiétante à l’avenir est la question des réfugié.e.s climatiques qu’Annamaria Elia décortique.
Une précarité en entraînant une autre, on pourrait multiplier les exemples des différentes expressions de la précarité dans nos sociétés. Et la culture est un moyen privilégié de les représenter visuellement. Emanuele Falcolini et Chiara Romeo ont ainsi choisi de présenter respectivement une œuvre cinématographique et une bande dessinée qui traitent à la fois des insécurités de la vie et des solidarités qui permettent d’en sortir.
Puisque les talents des résident.e.s ne se trouvent pas uniquement dans leur capacité de rédaction, Cité Unie a le plaisir de proposer une édition richement illustrée comportant même un espace dédié spécialement aux productions artistiques que vous trouverez en fin du numéro.
Bonne lecture !
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Mariette Pfister et Aurel Dewarrat – Rédactrice et Rédacteur en chef, Mai 2021