Rechute

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Rechute: selon Larousse, reprise évolutive d’une maladie qui était en voie de guérison, mais encore action de retomber dans une mauvaise habitude.

Tomber: être entraîné à terre en perdant son équilibre ou son assise.

Habitude : manière usuelle d’agir, de se comporter.

Entraînée par ce cyclone sémantique, elle avait compris que penser les mots ne permettrait pas de panser ses maux. Elle avait passé la journée cloîtrée entre les quatre murs de sa chambre ; ne sachant pas d’où lui venait toute sa lassitude. Elle entrouvrit les volets pour y voir plus clair, le ciel était rose avec un soupçon de violet, elle était morose avec un soupçon de gaieté volée.

Elle les referma, et s’enferma de nouveau dans son cyclone intérieur. Pourquoi cette lassitude, elle n’avait pourtant pas quitté sa chaise de la journée. Elle avait l’impression de s’être livrée à un long combat contre un ennemi de toute pièce, un ennemi de taille dont elle guettait les détails. Et tant d’autres impressions encore venaient la titiller, tant de brouillons de pensées qui ne faisaient que l’embrouiller et l’entraîner dans un brouillard sans fin. L’ennemi, c’était elle-même, sa création originale 

Création originale:expression née au 19eme siècle désignant une œuvre qui n’emprunte aucun élément à une œuvre préexistante.

Pourtant, elle sentait toujours que l’œuvre de son présent était empruntée à son passé, ses échecs préexistants, ses déboires. Renvoyée sans cesse à cette oeuvre triste dont elle ne voulait plus être l’autrice; renvoyée, à ce spectre d’hier qui viendrait la hanter demain.

Elle s’acharnait à aller de l’avant , mais rechutait.

Dans sa tentative d’écrire un récit nouveau, elle récidivait, s’égarait dans le récit d’avant.

Elle désirait laver son passé au shampoing, en démêler les boucles, ôter la crasse, sans grâce, sans impasse, de grâce.

Impasse: rue sans issue d’après le Robert.

Une rue vide emplie de lourdeur, où s’étouffent les cris, les appels à l’aide, les soupirs allègres, et où s’éteignent les feux de survie.

Une rue de celles que l’on contourne lorsque l’on trace son chemin.

Quant à elle, elle en était prisonnière. Sous l’emprise de quatre mélancolies saisonnières. 

Parmi des débris de résiliation, elle était la victime et elle était le bourreau.

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