Ukraine : genèse de la solidarité à la Cité universitaire

illustration provenant de Pixabay

par Melissande Michelet

Depuis le 24 février dernier, date de l’invasion russe en Ukraine, la solidarité aux côtés des Ukrainiens s’est rapidement mise en place partout dans le monde. Spontanément, les résidents de la Cité universitaire se sont mobilisés, et tout particulièrement des citoyens ukrainiens directement affectés. Depuis la mise en place d’une cagnotte au profit d’une association jusqu’à l’ouverture d’un point de collecte et d’accueil au profit des personnes déplacées, retour sur la genèse de la solidarité qui a émergé à la Cité.

De la mobilisation spontanée à la solidarité bien rodée

Parmi les vingt résidents et résidentes ukrainiens de la Cité, nombreux sont celleux qui ont souhaité agir pour aider leur pays malgré la distance. Dans un premier temps, une cagnotte Leetchi à laquelle tous les résidents pouvaient contribuer a été créée. L’argent récolté, soit une somme de près de 1320 euros, a été versé à l’association Aide Médicale Caritative France-Ukraine afin que du matériel puisse être acheté et être directement envoyé sur les zones du conflit. Mais la solidarité ne s’est pas arrêtée là. Avec le soutien de Bertrand Cosson, directeur des maisons Robert Garric, Julie-Victoire Daubié et de la Fondation Victor Lyon, ainsi que de la délégation générale de la Cité internationale, un point de collecte a été installé au sous-sol de la maison internationale dans les anciens locaux de la préfecture. Les dons sont récoltés au sein même des différentes résidences grâce au système de distribution du courrier interne de la Cité universitaire. 

L’appel à des dons solidaires a ainsi pu débuter, Bertrand Cosson s’est rapproché d’une autre association, Aide Civils Ukrainiens, au profit de laquelle la collecte encore en cours s’effectue. Cette organisation privilégie l’envoi de convois de matériel médical, de produits d’hygiène et de nourriture. Elle garantit également une traçabilité des colis envoyés qui ne sont pas distribués aux frontières mais dans les zones les plus touchées par le conflit. Deux convois ont ainsi pu s’effectuer, l’un à Tchernivtsi près de la frontière avec la Roumanie, et le second à Mykolaïv, ville portuaire et industrielle du Sud du pays. Un troisième convoi est prévu pour les semaines à venir et l’organisation de la collecte s’intensifie avant chaque convoi.

Des bénévoles sur le pied de guerre

Le travail des bénévoles est essentiel pour permettre l’envoi de ces colis et pour maintenir la permanence de la collecte ouverte tous les jours de dix-huit heures à vingt heures. De plus, le sous-sol de la cité ne stocke pas seulement les dons mais il s’est transformé en lieu d’accueil pour les citoyens ukrainiens déplacés qui peuvent venir prendre ce dont ils ont besoin le temps de leur séjour. Ils sont accueillis par des volontaires tels que  Yuta et Iryna,  résidentes ukrainiennes à la cité et qui font tout leur possible pour aider leurs concitoyens. Elles diffusent un guide d’une trentaine de pages, que l’une des amies de Yuta a créé, contenant toutes les informations nécessaires pour les personnes déplacées (lieux d’hébergement, lieux de restauration, démarches à effectuer pour obtenir une couverture médicale…). Elles assurent l’accueil avec d’autres résidents comme Abraham, étudiant guinéen, fort de nombreuses expériences associatives, qui a très vite proposé son aide dès son emménagement à la cité. L’équipe de bénévoles est complétée par des personnes venues de l’extérieur  comme Elena, comédienne, qui a fui Kyiv dès le premier jour du conflit. Elle nous confie trouver un peu de réconfort en aidant ses compatriotes et en échangeant avec eux.

Toutefois, le nombre de bénévoles est encore insuffisant et les vêtements comme les produits d’hygiène viennent à manquer. [Un partenariat avec les établissements scolaires du second degré de l’académie de Paris  devrait permettre l’arrivée de nouveaux dons rassemblés par les élèves. L’aide de nouveaux volontaires sera alors la bienvenue pour trier, indexer, emballer le matériel collecté. Elle est même primordiale  pour maintenir ce lieu de solidarité ouvert qui par sa dimension internationale et ses différentes missions est devenu nécessaire à de nombreux ukrainiens contraints de fuir.

Vous pouvez apporter votre aide au point de collecte tous les jours entre 18h et 20h au sous-sol de la maison internationale (en-dessous de la cafétéria du  CROUS).

  • lien guide pour les Ukrainiens arrivés en France:

Довідник

  • liste des besoins

Par Melissande Michelet

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