Est-t-elle un refuge essentiel et de pleine vitalité ?
Endroit où le corps se repose, se déshabille, prend son temps,
Endroit où le corps se soustrait des regards des choses,
Endroit comme réponse constitutionnelle de l’être avant la faiblesse dans laquelle on a été créé – nu.e.s, sans habillements, sans armes, sans outils.
On habite chaque espace avec le regard, et c’est précisément dans notre chambre où habite un regard vide et perpétuel qui naît dans notre cœur face à l’inconfort qui implique tout ce qui est dehors… l’ennui, l’angoisse d’être vus.
– imaginez être toujours vu.e.s, nous pourrions nous sentir dans le même enfer-
Alors, la chambre garde-t-elle notre intimité et la possibilité d’une création ? En parlant de tout ce qui est caché, elle donne à l’être la possibilité de l’ombre, du secret, de l’intime, elle rend possible la détermination, la décision. Tout ça semble être l’unique chose qui donne à l’être humain le privilège d’être et de se sentir hors de la portée du monde.
L’intimité garde un parcours, une création inachevée qui pourrait toujours muter, et c’est là que dès le cadre de la fenêtre on peut être justement dedans et dehors. On est capables de créer un intérieur et de suivre l’ardeur inépuisable des sens. Un lieu où l’on peut regarder le monde et être en dehors de lui en plus d’expérimenter le sentiment de voir surgir.
C’est depuis l’intimité où l’on regarde le monde, là où l’espace visible peut être invisible, où l’ on est en train de discuter de l’intime et du privilège d’être hors du monde. Le sujet peut- il échapper aux regards pour commencer à penser, à créer-abandonner l’angoisse et découvrir le droit au secret. Si on parle d’art, des créations des êtres humains et de culture on verra qu’ils s’échappent toujours des actes et des volontés de l’être.
Aurait-on besoin de délimiter une méthode singulière, un nouvel ordre dans les mots, d’attribuer une nouvelle valeur à la puissance de la parole – dans la chambre – pour découvrir que finalement tout acte a une fin et ainsi apprendre à user de l’intimité de chacun pour découvrir la singularité de l’intime ?
La situation la plus difficile de la création et de la construction serait de se propager, on doit donc mettre de côté le mouvement perpétuel d’une instance à l’autre pour laisser place à l’exception. Ainsi l’exception rend possible la construction de chacun et l’on commencera à donner un ordre aux objets discrets de chacun pour construire des différences et des singularités.
Enfin, pourrait- on considérer l’exception qui existe dans notre chambre pour transformer l’existence à chaque pas, d’une manière plus sensible ?
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