LES PROGRAMMES DE RÉDUCTION DE LA VIOLENCE COMMUNAUTAIRE

Les violences sont des actes visant à détruire ou à infliger des souffrances physiques ou morales. Il s’agit, de temps immémoriaux, de la manifestation généralisée d’un conflit mettant en danger la vie de personnes innocentes, parmi lesquelles les minorités (notamment les femmes et les enfants) sont particulièrement vulnérables. Les violences entraînent une rupture de l’harmonie sociale et du développement holistique.

Les programmes de réduction de la violence communautaire (RVC) sont des projets potentiels dont le but est de réduire la violence dans les communautés. Ces programmes consistent à mettre en œuvre des méthodes non violentes de résolution des conflits par le biais de nouveaux plans d’action. Ils œuvrent à l’instauration de la paix et à la réduction des violences. Les RVC constituent un moyen efficace de stabiliser un pays et d’établir un équilibre cohérent entre éléments de développement et sécurité politique. Ainsi, un État qui maintient la paix et la tranquillité dans les domaines économique, politique et social atteint plus rapidement ses objectifs de développement. Au contraire, l’insécurité et l’accroissement des violences physiques ou armées freinent le développement à de nombreux égards, entraînant des effets dévastateurs. L’insécurité alimente un manque de confiance parmi les individus et les communautés, ce qui bride la croissance économique, pèse sur les ressources publiques et provoque une frustration à l’égard des projets futurs. Ces méthodes de maintien de la paix se sont révélées efficaces dans de nombreux pays et régions ravagés par les conflits, où la lutte contre la violence est devenue un défi.

Peu d’études de cas existent pour démontrer l’efficacité de ces programmes RVC, qui ont contribué à restaurer la paix dans de nombreux pays. Le Darfour est une région de l’ouest du Soudan minée par des conflits incessants. La militarisation des jeunes et les tensions existant à l’intérieur du pays résultent de nombreux facteurs, notamment la prolifération d’armes. De plus, le mauvais état de l’économie du pays n’a pas permis de créer suffisamment d’opportunités pour les jeunes en matière d’emploi ou d’éducation. En 2011, l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) a conçu un programme RVC pour restaurer la stabilité socio-économique du pays et renforcer la position du gouvernement, et ce, dans le but de proposer davantage d’options lucratives à la jeunesse. Il offrait l’accès à diverses formations professionnelles ainsi qu’à des emplois temporaires grâce à la mise en place de projets communautaires à forte intensité de main d’œuvre. Ces projets visaient à rendre les jeunes plus productifs, à faciliter leur insertion dans des emplois bénéfiques à terme à l’économie et à encourager l’adoption de comportements favorisant la paix nationale. Les jeunes sont en effet la colonne vertébrale de tout pays en voie de développement. Près de 58 projets à destination de 9 000 jeunes ont été mis en œuvre dans 45 communautés, où les conditions s’améliorent petit à petit.

En 2006, un programme similaire a été lancé à Haïti, alors en proie à la violence des gangs et à de graves menaces sécuritaires. Le programme, mis en œuvre par les Nations unies conjointement avec la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement, visait à installer des systèmes de distribution d’eau plus sûrs dans un grand nombre de régions, notamment dans les villes de Cité Soleil et Port-au-Prince, afin de garantir à la population un accès à l’eau potable. Le succès de ce programme tient justement à l’implication de la communauté locale : destiné à aider les individus à travailler ensemble pour l’installation de filtres à eau, il a bénéficié du soutien d’un grand nombre d’entreprises.

Néanmoins, les programmes RVC sont encore peu développés et nécessitent davantage de notoriété pour obtenir le soutien d’autres pays. Ils font partie des meilleurs programmes de négociation de paix pour la réconciliation des communautés, laquelle contribue à nourrir l’espoir et l’optimisme des populations par la réduction de la violence.

RÉFÉRENCES

www.ssrresourcecentre.com

www.un.org

● INTERNATIONAL JOURNAL OF SECURITY AND DEVELOPMENT (ELZARON, 2015)

Par Natasha Arora

Traduit par Caroline Faure

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